Nous voici face à une situation inhabituelle. Cette épidémie ne peut pas être prise à la légère.
Des directives nous parviennent des autorités et il nous appartient de nous y conformer sans pour autant céder à la panique. La peur, contrairement à la prudence, ne protège de rien.

Nous devons fermer nos dojos, arrêter nos stages et nos formations jusqu’à nouvel ordre. Cependant, cela ne signifie pas l’arrêt de notre pratique. Nous devons en tant que budoka être conscient de la gravité de la situation et prendre les précautions qui s’imposent mais nous devons aussi essayer de voir là une opportunité pour nous interroger sur le rapport que nous avons avec notre voie.
La voie est avant tout un système d’autoformation basé à la fois sur une autodidactie et une autodiscipline associées à un travail corporel personnel. Personne, aucun maître aussi compétent soit-il, nul autre ne peut vous remplacer dans ce qui constitue un processus de transformation de vous-mêmes. Vous êtes, et je dois dire fort heureusement, le seul capable de produire votre changement.
Vous avez des outils pour continuer votre cheminement. Le kihon de suburi d’aikiken est là pour vous aider à maintenir une bonne condition physique, le kihon d’aikishintaiso de même.
Cela peut être pratiqué quotidiennement. Si vous êtes en apast, vous pouvez toujours ajouter à votre prescription ces deux éléments à la place de vos cours hebdomadaires.
L’enchaînement des cinq postures de bases peut être pratiqué vingt minutes par jour sans risque aucun et le kihon long de choku tsuki en aikijo est un excellent moyen de mettre en mouvement votre énergie.
Plus votre niveau d’énergie est haut et plus vos défenses immunitaires sont solides. Cela ne vous dispense pas des précautions en vigueur mais vous maintient dans un état de vigilance intérieure et extérieure.
N’oubliez pas non plus qu’une grosse baisse de moral est préjudiciable à la santé et profitez de cette mise entre parenthèse pour faire ce que vous ne pouvez peut-être pas faire habituellement. Des lectures appropriées, de la musique, de l’écriture, et surtout, profitez-en pour faire des projets, pour envisager l’avenir. Prendre le temps de penser à soi au futur n’est pas si simple quand les charges usuelles de la vie courante nous assaillent. Pourtant, c’est dans ces projets, ces rêves mêmes que se trouve l’amorce d’un renouveau.

Alors, considérons toute la prudence, toute la vigilance à laquelle ce virus nous contraint et soyons dans le même temps assez combatifs intérieurement pour ne pas limiter notre regard à ce qu’il empêche. Il nous appartient en tant que budoka d’être lucide et de voir dans toute situation le yin et le yang, l’ombre et la lumière, et la main (votre conscience) qui s’interposant entre elles les révèlent en même temps.
Si vous avez besoin de conseils ou d’aide pour continuer seul votre pratique en attendant la réouverture prochaine des dojos, vous pouvez en solliciter en m’écrivant à :
aaasecretariat@aikido.fr

O genki de ite kudasai.

Cognard Hanshi



Académie d'Aikido de la Côte Saint André
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